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Ma vie selon... moi !
20 juin 2017

Celui qui rit...

Alors que je me remettais doucement de mon état de bore-out, une petite âme nous a fait le doux plaisir de venir agrandir notre famille... Alors que l'Homme ne voulait pas de 3e enfant et y tenait mordicus, c'est finalement lui qui fut le plus serein et le plus accueillant à cette jolie nouvelle.

Mes antécédents de prééclampsie et mon utérus trop contractile obligent, j'ai profité de ma troisième grossesse sereinement à la maison, entourée de mes deux autres petits-plus-si-petits-que-ça. La nouvelle fut accueillie par mes deux loustics avec grande joie et ils furent persuadés que c'était une petite fille, malgré nos explications sur les lois de la nature... L'échographie vers 14 semaines sonna le glas de leur espérance et j'avoue avoir eu un pincement au coeur en apprenant que j'attendais finalement mon troisième garçon. J'ai versé quelques larmes pour nettoyer mon esprit de cette envie de fille, j'ai relativisé en espérant que mes soeurs me fassent une nièce et j'entrevoyais même déjà l'idée d'être peut-être un jour grand-mère d'une fille. C'est fou, parce qu'avant d'être maman, je voulais des garçons et puis finalement, l'idée de partager des choses plus féminines a commencé à germer en moi, cette envie de transmettre, d'éléver une future femme. Mais voilà, l'espace d'un jour, ce fut difficile, puis j'accueillais avec bonheur ce petit bébé, ce petit troisième garçon et toute la richesse qu'il allait sûrement nous apporter...

Nous avons mis un long moment pour choisir son prénom, et il fut décerné trois semaines avant sa naissance, un peu comme son moyen frère, alors nous l'avons gardé secret, même pour nos deux autres enfants (trop risqué qu'ils lâchent le morceau !). Nous avons tenté les listes chacun de notre côté, et quand on a confronté mes 25 choix contre ses 5 choix, sans aucun prénom commun, ce fut rude. Mais quelque part, nos enfants portaient des noms qui avaient été à chaque fois proposé par moi. Alors, je posai ma liste et pris celle de mon chéri pour essayer de "faire mien" l'un de ses prénoms. C'est finalement Isaac qui fut retenu, et son étymologie nous a aidé... Isaac, celui qui rit

La grossesse se passa finalement très bien, bien que ponctuée de grosses contractions régulières. Je me reposais, faisais attention mais j'étais sereine. Mes connaissances acquises au cours de ma vie de mère, ma formation de doula et mes lectures m'ont aidées, mais c'est aussi à ma sage-femme que je devais cette tranquilité, car elle m'a accompagné merveilleusement bien. Ma gynécologue, jeune femme dynamique et respectueuse, a été également une excellente partenaire.

A l'aube des 37 semaines, j'en étais là... Ouverte à 4 cm, prête selon tout le monde à accoucher d'un moment à l'autre...

 

♥ Voici son récit de naissance ♥

 

C'est avec beaucoup d'émotion que j'écris ici.

Je suis de ces mamans qui soutiennent de tout coeur l'AAD (Accouchement Á Domicile), tout en le regardant de loin, avec un sourire triste.

Pré-éclampsie et césarienne pour mon premier fils il y a neuf ans, les risques de récidive et l'avac m'ont amenée vers l'hôpital pour mon deuxième fils il y a cinq ans. Mon combat s'est surtout porté à l'époque sur l'accès à un accouchement respectueux. J'ai choisi la bonne maternité et les bonnes personnes pour vivre ce moment le plus naturellement possible.
Un petit troisième s'est invité il y a neuf mois... La question de l'AAD m'a effleurée, mais la frayeur de la récidive de pré-éclampsie a pris le dessus, je ne voulais pas risquer, ni faire risquer quoi que ce soit à la sage-femme qui m'accompagnait.

À partir de 37 semaines, la question s'est franchement posée, avec mon col déjà ouvert à 4 cm et des contractions fortes mais irrégulières. Une fois mes inquiétudes soulagées avec ma sage-femme, j'ai accepté l'idée qu'il puisse arriver si vite que ça soit à la maison, mais mon idée première restait d'aller à l'hôpital une fois le travail lancé.

Sauf que... sauf que le travail ne s'est jamais "lancé". À partir du lundi 2 janvier, j'ai senti que les choses évoluaient, ma gyné me prévenant ce jour-là de venir vite quand les contractions commençaient, mon col atteignant le 5cm doucement. Mais rien ne se lançait, les contractions avaient changé, se bornant à rester sensibles au niveau des hanches mais plus aucune douleur dans le ventre, le dos, ... Très aléatoires, parfois 5 en une heure, parfois deux sur la journée. Je désespérais un peu tout en me rassurant qu'on n'en était qu'à 39 semaines. J'attendais ce fameux travail...

15825739_1147434915371979_4117312890711830719_nEt puis vendredi 6 janvier, autour de 2h du matin... Je m'étais couchée dans le canapé, prête à passer ma énième nuit à guetter, quand une contraction plus longue, plus violente s'est terminée en un gros CLAC avec ma poche super blindée qui explose littéralement dans mon training. J'appelle vite mon homme et me rue dans la salle de bain, ma seule préoccupation est de voir la couleur des eaux. Elle est nickel, claire. J'appelle ma SF pour lui dire de démarrer, d'abord vers chez moi, peut-être de bifurquer vers la maternité si ça se lance entre-temps. J'enchaîne deux trois contractions hard, mon chéri s'occupe de l'intendance, appelle sa mère pour garder les petits (elle habite à côté), vient me soutenir aussi entre-deux. Et puis la sensation change rapidement et je me rends compte que mon corps pousse ! J'appelle mon homme, lui dit de prévenir ma SF. Je l'entends lui dire "elle commence à pousser, alors je crois qu'on va aller à la maternité", ce sur quoi je reponds "ooooh non, non, je ne bouge plus !!!". Mes poussées s'intensifient et je commence à crier. Je suis à genoux sur le carrelage, et accrochée au coffre de mes grands-parents installé là, j'y puise ma force. Bébé descend bien, je ressens tout, je suis totalement dans l'instinct. Mais quand je vois ma sage-femme arriver d'un coup, mettre vite ses gants, un immense soulagement s'empare de moi, une force plus grande arrive et je pousse jusqu'à sortir sa tête. Quelle sensation...le voilà ce soulagement que j'ai tant lu dans des récits, quand son petit corps glisse hors de moi, je me sens légère et forte à la fois. Ma fée me passe mon bébé entre les jambes et je le découvre, je suis totalement abasourdie. En plus de l'énorme élan d'amour que je ressens, c'est la réalité qui vient à moi : j'ai accouché chez moi, j'ai accouché moi-même.

La boucle est bouclée, neuf ans après une première maternité douloureuse et violente, comme les neuf mois d'une grossesse, je termine mon chemin de mère par un acte magnifique et merveilleux. Je n'ai pas encore fini de remercier mon troisième fils, Isaac, pour ce présent incroyable qu'il m'a fait.

♥ Épilogue ♥

Isaac a, à présent, cinq mois... J'ai repris le chemin du travail à l'aube de ses trois mois, le coeur un peu lourd de le quitter si tôt, mais quand même assez léger car j'étais plutôt impatiente de connître mon nouveau travail, mes nouveaux collègues, etc. Et mon nouvel horaire me permet d'être une semaine sur deux à la maison, ce qui est vraiment une situation idyllique avec mes trois enfants !

Isaac porte admirablement bien son nom ! "Celui qui rit" est un bébé adorable, très très sociable et un véritable distributeur à sourire ! Il fait le bonheur de chaque personne qui le croise en lui offrant un beau sourire, un regard accrocheur, un vrai contact direct. C'est un bébé qui fait le pont entre ses deux frères, car comme Arthur, il est un bébé "facile", peu stressé, qui joue facilement seul ou qui s'occupe très bien avec ses frères, et comme Adriel, il est un bébé sociable, qui préfère être parmi les hommes que dans son parc, un bébé qui sait et montre bien ce qu'il veut. L'allaitement se poursuit vaille que vaille, moins évident que pour son frère avec qui j'étais restée jusqu'à 6 mois, mais on tient le cap malgré tout. J'ai lâché encore un peu de lest et et de prise sur cette situation pour qu'elle se passe surtout au mieux et sans négativité. Pour le moment, ça va, et c'est très bien comme ça. La diversification est amorcée mais a contrario de ses grands frères, Isaac boude un peu mes propositions, et voudrait déjà sauter sur mes tartines du matin, le bougre ! C'est aussi un bébé en pleine forme, pleine santé, et dont la croissance est impressionnante (il porte du 12 mois !), très éveillé, il ne lui manque plus qu'un peu de coordination pour passer au "quatre-pattes".

Beaucoup de parents de famille nombreuse nous avaient rassurés sur le passage deux à trois, et j'avoue qu'ils n'ont pas tout à fait tord. J'en parlerai plus en détail une prochaine fois !!

Isaac est un bébé incroyable qui est venu merveilleusement bien compléter notre petite famille. A présent, nous nous sentons comme les cinq doigts d'une main (comme le raconte aussi Marjoliemaman) et je me sens comblée en tant que mère. J'ai trois petits garçons magnifiques et admirables, chacun avec son caractère bien à lui, chacun dans sa singularité, chacun éveillant en moi des coups de coeur bien à eux ♥

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