La vie sans pilule
… ou comment j’ai redécouvert ma sexualité. Oui, premier article, j'affiche la couleur cash ;-)
Bon, pour s'afficher clairement, je suis de ces nouvelles féministes que Badinter compare à des guenons. De celles qui revendiquent entre autre notre droit à user de notre corps comme bon nous semble. Ca, c’est dit.
Il y a un bon moment, alors que je me plaignais, sur mon forum maternant, de ma libido totalement à plat, de mes problèmes de sécheresse persistante, de mon incapacité entière et totale à ressentir la moindre envie, l’une d’entre elles m’annonce clairement la couleur. Faut pas chercher très loin tu sais… C’est ta pilule qui te fait ça. Pffff la pilule, la belle invention ! Moi j’appelle ça une castration chimique !
Sur le coup, elle me paraissait illuminée. A ce moment-là, moi je pensais comme la plupart des femmes : Vive la pilule, vive cette liberté retrouvée de pouvoir baiser sans réfléchir à un possible mouflet, non ça ne peut pas être la pilule, ça n’est sûrement pas ça. Sauf que j’avais beau retourner le problème dans tous les sens, si ça n’était pas elle, qu’était-ce donc ? Les gynés balayaient le problème de leur main viril (ou féminine), tout est dans la tête ma p’tite dame ! Oui m’enfin, moi qui était plutôt coquine, il y a quelques années, je me retrouve vieille mémé desséchée à quoi ? 27 balais ??? Non mais faut pas (me) pousser dans les orties là quand même…
Peu de temps après, sur ce même forum, une copine s’y met, jette sa petite pilule à la poubelle, met son chéri au pas (à toi de gérer la contraception merde après tout !) et nous raconte. En un mois, d’une jeune fille timide et qui se disait "pas très sexe", on se retrouve face à une femme libérée. Il ne m’en fallait pas plus pour tenter l’expérience. Après tout, au point où on en était… D’ailleurs à un point tel que l’Homme n’a même pas rechigné une seule seconde (lui qui a horreur du plastique) et Celui d’en bas frétillait déjà à l’idée que ça puisse marcher…
J’arrêtais donc un matin de mi-janvier… Un premier mois calme passait (et Celui d'en bas commençait à re-désespérer). Les premières vraies règles aussi. Et puis le changement opéra. Et quel changement !!! D’un coup d’un seul, l’envie me prit. Pour vous situer, mesdemoiselles, en gros j’ovulais. Oui si vous ne le savez pas, messieurs, en général, la période d’ovulation est la période des demoiselles en chaleur, instinct animal reproductif oblige. Ah bin, c’est l’Homme qui fut tout heureux. Et l’Homme de constater que sa femme était toujours une jolie petite coquine…
* * *
Mais quel est le problème vis à vis de la pilule, me demanderez-vous ? La pilule est toute une composition chimique d’hormones artificielles. En gros, elle contrôle votre fertilité par le biais de fausses hormones. Or nous sommes régies par nos hormones, les vraies, c’est grâce à elles notamment qu’on peut ressentir des envies, et d'autres sensations. Toutes les femmes ne sont pas concernées, mais il semblerait que cela arrive bien plus souvent qu’on ne le pense.
Force est de constater que malgré sa grande révolution dans notre vie féminine, la pilule a son revers parfois bien vicieux. Allons, bon, combien d'entre vous, n'y ont pas cru à mon histoire ? Et pourtant, moi de même, il y a 18 mois. C'est pour nous une telle grande victoire de pouvoir contrôler notre capacité à enfanter et donc nous permettre de vivre une sexualité plus débordante sans risque ou presque. Jamais on ne penserait ça, on s'agenouille presque devant cette petite pilule blanche ! Oui et bien pour ma part, et surtout maintenant par expérience, moi je ne m'agenouillerai plus jamais ! Et pour faire honneur à ma geek-attitude, j'irai même jusqu'à penser au complot visant à contrôler la femme et son corps par le biais d'hormones artificielles, femme toujours considérée à beaucoup d'endroits comme suppôt de Satan, tentatrice démoniaque, enfin vous savez quoi, on a mangé la pomme, on est le mal, blablabla (à ce propos, voir les lectures proposées plus bas)...
Arrêter la pilule m'a été bénéfique sur plusieurs points :
- J'ai redécouvert mes envies sexuelles, totalement désinhibées.
- Mes problèmes de sécheresse sont partis aussi vite que le temps de dire "ouf".
- J'ai repris possession de mon corps. En le laissant se régir par lui-même, je suis plus à son écoute, j'apprends à lui faire confiance, j'apprends à vivre au gré de mes cycles féminins, j'accepte cette part féminine/animale que j'ai.
- J'ai changé la donne dans mon couple. L'Homme est aussi capable de contrôler sa fertilité, pourquoi serait-ce toujours les femmes ? Pour un mouflet, on est deux. Pour éviter de l'avoir, on est deux également. 12 ans de pilule et de désordre hormonal... il peut bien ré-enfiler un peu le préservatif quand même ! Chacun son tour de subir un désagrément. Et changer de rôle, nous a aidé à mieux comprendre l'autre.
PS : Sérieusement, je ne suis pas en train de prêcher la bonne parole et de vous dire d'envoyer bouler votre pilule. Juste informer par le biais de mon expérience. Ceci dit, moi qui n'y croyait pas une seule seconde, alors que la solution était si simple, je suis bien étonnée de voir que tous mes problèmes sexuels se sont carrément envolés...
PS 2 : A côté de la pilule, n'oubliez pas que d'autres solutions existent : le diaphragme, le préservatif féminin/masculin, le stérilet de cuivre (l'hormonal fera la même chose que la pilule), les méthodes d'observation féminine.
Pour accompagner cette lecture, je conseille vivement :